L'auteur, fatigué de ses heures de khôlles, décide de s'adonner à une morose poésie qui ne lui sied guère. Exercice sérieux.
Je l'ai dit. C'était important, tu sais. C'était un soir sans nul autre pareil et il restera gravé à jamais dans ma vie - je le sais à présent. Bien au delà de ces simples cicatrices de fer rouge. Mon brouillard se mêlait à la pluie, ta voix se mêlait à la nuit, et je m'entendais parler, dire ces mots à haute voix. Je t'aime. Tu l'as peut-être pris pour une bêtise de plus au grand tableau de mon idiotie... Au moins l'as-tu pris.
Mais tu m'as rompu. Non, ce mot ne convient pas - encore une fois, c'était bien plus doux que cela. Qu'importe. Piétiné espoirs et sentiments dans tes pas de silence, dans cette danse, involontaire peut-être, de l'unilatéral et du non-partage. Tu as affirmé en moi ce qu'il y a de plus grand, comme si je n'avais pu prendre mesure du moi sans toi. Je t'aime. Affirmer ce qu'il y a de plus beau, pour détruire cet impossible définitivement espéré. Espérer.
Car, oui, il s'agit d'espérance. Car, oui, je t'attends. Cette attente depuis plus d'un an maintenant, je la supporte. Je l'endure. Elle est en moi l'impatience grandissante. Chaque jour passant, je pense un peu plus à toi, sais-tu ? L'absence est à l'amour ce que le vent est au feu dit-on, et ma bougie à moi ne s'éteind pas. Elle se brûle en moi, elle consume nombre de mes pensées, mais le temps n'a d'emprise que pour la grandir. Cette bougie est en échange de ton existence: elle est mon don.
Poil au menton.